BENEVOLAT

Le 21/12/2008 : Association

Nous ne sommes que des bénévoles"
Au-delà du microcosme du roller, le monde associatif dans son ensemble repose essentiellement sur la somme d'investissements bénévoles : en France, nous sommes 13,7 millions à être adhérents d'une association. Selon le MJS, 4 sur 5 fonctionnent exclusivement sur la base du bénévolat, de l'arbitre qui permet le bon déroulement des matchs de hockey, à l'élu fédéral qui cherche à faire avancer son sport, au signaleur qui régule la circulation le week-end sur les courses.
Or, on constate depuis quelques années un effritement, une fatigue générale de la structure associative. Ces personnes qui font vivre le sport offrent parfois un travail de meilleure qualité que celui de véritables professionnels.
Les pratiquants qui profitent des services de bénévoles oublieraient-ils ce qui fait l'essence même du sport associatif ?
Rentrer dans une association, c'est bien évidemment recevoir, mais c'est aussi donner, c'est adhérer à une vision de la pratique sportive, pas seulement consommer.
Consommer : le mot est jeté. Nous oublions parfois trop facilement que le sport associatif n'est pas un simple service marchand, que les associations ne sont pas des entreprises que l'on paient en échange d'une prestation, qu'elles ne sont pas là non plus pour faire garderie le mercredi après-midi ou le week-end.
Que se passerait-il en cas de "privatisation" du sport ? De nombreux événements mourraient, faute de moyens suffisants pour organiser dans de bonnes conditions. Les tarifs d'inscriptions aux compétitions exploseraient, la pratique de masse tendrait probablement vers une pratique élitiste réservée à des catégories sociales aisées.
Loin de nous la volonté de faire table rase des défaillances que peuvent avoir les bénévoles. Quand on s'engage, même bénévolement, les choses doivent être faites correctement. Simplement, la prochaines fois que nous irons pester après un match ou une course, pensons que la personne qui est en face de nous a donné de son temps libre pour que vous puissiez prendre du plaisir en pratiquant votre sport favori.
L'équilibre est instable, nous avons déjà eu vent de manifestations qui ont dû payer des prestataires pour faire office de signaleurs, faute de bénévoles. Ajoutez à cela des mesures en faveur du travail le dimanche et c'est l'ensemble du monde associatif qui est en danger.

Alexandre Chartier
Webmaster de ReL